Réussir son expatriation ou impatriation grâce au coaching
Durant son parcours d’ancien dirigeant, Joël Jégo, coach de Dirigeants, a expérimenté le management inter culturel pendant une quinzaine d’années dont 6 ans d’expatriation. Il répond aux questions de RCI sur le coaching multiculturel.
RCI : Pourquoi accompagner les candidats à l’expatriation ?
En cas d’expatriation, le salarié est appelé à réaliser un changement profond. Il peut très vite se retrouver dans un isolement qui va le déstabiliser et risque de lui faire perdre la pleine capacité de ses moyens. Trop peu d’entreprises font accompagner leurs candidats sur l’ensemble du processus : avant et sur place. Au mieux, ces personnes sont formées avant leur départ aux usages et coutumes du pays d’accueil. Un accompagnement au long cours est indispensable pour réussir à intégrer les différences culturelles et sociologiques en matière d’être et d’agir. C’est compliqué car valeurs et usages culturels sont souvent imbriqués. Le coaching va permettre à l’expatrié de :
- Développer sa capacité d’observation
- Questionner les us et coutumes
- Agir en ayant bien compris les spécificités du pays d’accueil
- S’appuyer sur des personnes ressources dans la structure
- Valider l’adéquation de ses actions
- S’intégrer plus facilement au sein de sa nouvelle équipe
RCI : Et pour ceux qui nous rejoignent, qu’apporte une équipe multiculturelle à une entreprise ?
Sous condition que l’intégration culturelle des différents collaborateurs expatriés et/ou impatriés soit réussie, l’équipe multiculturelle est « intelligente » de par sa diversité. Les rapports au temps, à la hiérarchie, à l’entreprise y sont différents. La découverte d’une autre culture est une expérience très enrichissante pour l’expatrié. Elle lui permet d’élargir son champ de vision, ses savoir faire et ses savoir être.
Dans la culture anglo saxonne, par exemple, on encourage fortement l’esprit d’initiative et l’action. Celui qui tente et qui entreprend mais qui n’atteindrait pas ses objectifs est plus valorisé que celui qui ne tente rien. C’est tout le contraire de la France où le premier réflexe est de juger ce qui n’a pas marché. Ce qui peut être perçu comme un échec. Pour l’entreprise la valeur ajoutée multiculturelle est aussi très importante : elle va puiser dans les cultures étrangères des modes de fonctionnement nouveaux, des façons de voir les choses sous un angle différent et donc d’enrichir ses propres procédés.
RCI : Le coaching peut-il faciliter la communication entre différentes cultures ?
Pour optimiser le bon fonctionnement d’une équipe multiculturelle, le coaching individuel permet à un ou deux membres expatriés de s’intégrer plus rapidement dans l’équipe locale.
Le coaching collectif permet à plusieurs membres de cultures différentes d’explorer ensemble la diversité des façons de faire une même action pour ensuite mieux fonctionner ensemble et comprendre les différences comportementales.
J’ai l’exemple d’une société française filiale d’un groupe international hollandais qui cumulait les pertes d’une année sur l’autre. Les patrons français s’étaient succédés pendant 5 ans sans réussir à la redresser. C’est alors que le groupe a nommé une directrice hollandaise Dix-huit mois plus tard, cette société renouait avec la croissance et un exercice bénéficiaire. Elle avait su comprendre et analyser ce qu’il fallait faire pour que l’entreprise s’adapte à la culture du groupe tout en conservant ses atouts et spécificités sur le marché français. Elle était très investie dans la connaissance de soi et ouverte à l’écoute des autres cultures. A contrario, ses prédécesseurs français s’étaient enfermés dans leur propre culture et leur inaptitude à intégrer une culture différente les avaient conduits à l’échec.
RCI : Comment résumez-vous les bénéfices du coaching pour les expatriés ou impatriés ?
Le coaching interculturel permet de :
Travailler sur son identité et ses comportements dans sa culture d’origine,
Découvrir ses forces et ses axes de progrès pour intégrer le nouveau cadre culturel,
Analyser les différences culturelles de son pays d’accueil,
Expérimenter des situations de management en intégrant cette nouvelle dimension culturelle,
Tester des nouvelles idées et comportements pour réussir l’intégration,
Recevoir un soutien inconditionnel de la part du coach
Accueillir et de s’enrichir de la différence, en s’adaptant à son nouvel environnement sans renoncer à ses atouts personnels et culturels.
RCI : Comment vos expériences de l’étranger, enrichissent aujourd’hui votre métier de coach ?
Recourir à un coach qui a vécu lui-même cette expérience multiculturelle et en comprend mieux les défis et les enjeux, est indéniablement un plus pour les personnes que j’accompagne. Au cours des 15 années où j’ai été directeur financier au sein d’un groupe international, j’ai exercé mes fonctions pendant 9 ans en France, aux côtés de deux PDG d’origine hollandaise, puis en 2 ans en Belgique et enfin 4 ans en Australie. Au cours de cette période, j’ai participé à plusieurs projets de fusions-acquisitions, autre dimension du mélange des cultures. Avec mon PDG australien, nous formions un remarquable binôme, qui fut un bonus dans nos relations avec les actionnaires londoniens. La recherche constante du consensus et la maîtrise de mon patron du marché local se combinaient très bien avec ma franchise, mon regard nouveau sur les événements et ma capacité à formuler mes idées de façon précise et directe.
Ces expériences sont des apprentissages précieux qui m’aident aujourd’hui dans mes coachings et me donne accès à une ressource efficace dans mon questionnement. Mon vécu me facilite la compréhension des défis et des enjeux des expatriés.
En savoir plus sur le site de radiocoaching