À un moment de leur parcours, beaucoup d’avocats ressentent cet appel : devenir associé ou fonder leur propre cabinet.
Non pas pour le prestige. Mais pour donner plus de sens à leur exercice. Plus de liberté dans leurs choix. Et plus de cohérence entre leur vie professionnelle et leurs aspirations profondes.
Ce tournant, chacun l’aborde à sa manière. Certains l’anticipent avec stratégie. D’autres y viennent après un déclic. Mais tous y gagnent à prendre du recul.
Car devenir associé ou fonder son cabinet, ce n’est pas seulement changer de statut. C’est adopter une vision. Clarifier sa valeur ajoutée. Et construire un cadre de travail qui vous soutient, au lieu de vous épuiser.
Voici 6 repères pour vous aider à envisager ce passage avec plus de clarté, et poser les premiers jalons de votre avenir d’avocat entrepreneur.
- Clarifiez votre vision à 3 ans
Avant toute décision, prenez le temps de vous projeter :
- Dans quelle structure vous voyez-vous dans trois ans ?
- Quelles expertises souhaitez-vous développer ?
- Quels types de clients aimeriez-vous accompagner ?
- Quelle qualité de vie souhaitez-vous préserver ou améliorer ?
Ce travail de projection est fondamental. Il permet de poser les fondations d’un cap professionnel et personnel cohérent. Car on ne choisit pas une forme d’exercice, association ou création, seulement pour « faire un pas de plus ». On la choisit pour construire une trajectoire qui vous ressemble.
- Affirmez votre posture de futur associé
Que vous visiez l’association ou la création, la première marche est la même : adopter une posture d’entrepreneur, avant même de l’être officiellement.
Concrètement, cela signifie :
- Agir en responsable, pas seulement en excellent technicien.
- Prendre des initiatives pour faire avancer les projets du cabinet.
- Être force de proposition sur des sujets collectifs (organisation, communication, relation client…).
- Faire preuve de loyauté et d’exemplarité, en cultivant une vision « cabinet d’abord ».
Un associé, c’est d’abord quelqu’un à qui l’on a envie de confier une part de gouvernance. Donnez à voir cette capacité dès maintenant.
- Gérez votre temps comme un actif stratégique
Le temps est la seule ressource que vous ne pouvez pas récupérer. C’est aussi l’un des meilleurs révélateurs de votre capacité à piloter.
Commencez par évaluer vos journées :
- Combien d’heures facturables effectuez-vous réellement ?
- Combien de temps passez-vous sur des tâches à faible valeur ajoutée ?
- Quelles sont vos sources récurrentes de perte de temps ou de dispersion ?
Apprendre à piloter son agenda, à prioriser les bons dossiers, à protéger des temps de développement ou de réflexion stratégique, c’est déjà se préparer à diriger un cabinet demain.
- Développez vos soft skills de leader
Un bon associé, ce n’est pas juste un expert reconnu. C’est quelqu’un capable de fédérer, de déléguer, de recadrer, d’accompagner la progression d’un collaborateur… ou de gérer un client difficile.
Posez-vous les bonnes questions :
- Savez-vous donner du feedback constructif ?
- Savez-vous poser un cadre sans être autoritaire ?
- Êtes-vous à l’aise pour formuler une attente claire, ou refuser une demande ?
Ces compétences s’apprennent, se cultivent, se renforcent. En les développant dès maintenant, vous prenez une longueur d’avance.
- Prenez en main le développement du chiffre d’affaires
C’est un critère souvent décisif dans le passage à l’association – et une nécessité absolue si vous créez votre propre cabinet.
Ce n’est pas une question de « nature commerciale ». C’est une question de stratégie :
- Identifiez les cercles dans lesquels vous êtes déjà légitime.
- Développez votre visibilité sur LinkedIn ou dans des réseaux professionnels ciblés.
- Apprenez à entretenir des relations durables avec vos clients existants.
N’attendez pas d’être associé pour contribuer au développement du cabinet. C’est un signe de maturité, et une excellente façon d’élargir votre liberté de choix.
- Entourez-vous pour mieux choisir votre trajectoire
Décider de devenir associé ou de créer son propre cabinet n’est pas un choix neutre. Cela implique des ajustements, des renoncements, des responsabilités nouvelles. Il est donc essentiel de ne pas rester seul.
Parlez avec des confrères ayant fait ce choix. Cherchez des retours d’expérience lucides. Si besoin, entourez-vous d’un coach ou d’un mentor pour clarifier votre cap, prendre de la hauteur, renforcer votre confiance.
Un regard extérieur peut parfois débloquer ce qui restait confus depuis des mois. Et c’est souvent en prenant ce recul que les décisions importantes deviennent évidentes.
Conclusion
Devenir associé ou créer son cabinet, ce n’est pas « le graal » d’un parcours linéaire. C’est un choix d’engagement, de posture et de stratégie. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise voie, il n’y a que celle qui vous correspond, ici et maintenant.
Prenez le temps de poser vos repères. Ce sont eux qui feront de votre avenir d’avocat entrepreneur un chemin solide, aligné… et durable.
