Avocats, s’installer seul : démystifiez vos craintes !

Oct 28, 2015 | Gestion de cabinet

Nombreux sont les avocats qui n’arrivent pas trouver le courage de quitter un cabinet d’avocats pour aller s’installer seul. Ils ont généralement une crainte qui les empêche d’avancer plus dans cette voie. Ils connaissent les conséquences de se lancer seul, ils savent pertinemment dans leur tête et leur cœur qu’ils doivent partir, mais ils ne sont pas prêts à le faire. La plupart de ces craintes sont bien fondées, mais comme je le dis souvent à mes clients « la crainte adore l’inaction ». Sans qu’il y ait un ordre particulier, voici les craintes fréquemment soulevées par ces avocats. Certaines de ces craintes sont peut-être aussi les vôtres, voici comment je vous propose de les surmonter.

1. Il y a plus de sécurité d’emploi au sein de mon cabinet

Une telle sécurité de l’emploi n’existe pas dans la pratique du droit. Les avocats qui ont le plus de sécurité de l’emploi sont ceux qui ont le plus de clients, parce qu’ils peuvent aller partout et prospérer. La taille d’un cabinet ou son niveau d’activité ne fournit aucune sécurité d’emploi. En fait, c’est même parfois les plus grands cabinets qui offrent le moins de sécurité, car le niveau de leurs frais généraux élevés leur pèse beaucoup.

2. Mes clients ne me suivront pas

Ne soyez pas si pessimiste. Les clients (particuliers comme entreprises) engagent des avocats avant tout et non des cabinets d’avocats. Si vous avez de solides relations avec vos clients, ils vous suivront quand vous serez seul. Probablement pas tous, mais la plupart ; alors si la plupart le feront, pourquoi rester ?

3. Je ne peux pas me permettre les coûts d’un démarrage seul

Si vous le pouvez. Vous devez vous considérer comme chanceux d’être dans une profession où les coûts de démarrage sont relativement faibles. Quelques milliers d’euros suffisent en général, même si vous aurez probablement besoin de dépenser un peu plus, ne serait-ce que pour obtenir l’aide de conseillers ou d’un coach qui vous permettront d’accélérer cette phase. Et même dans ce cas, la création de votre propre cabinet d’avocat est une entreprise relativement peu coûteuse.

4. Mes anciens associés vont me haïr

Et alors. Chaque fois que j’ai entendu cette excuse, ces avocats me confiaient ensuite qu’ils voulaient prendre leur distance avec ces mêmes personnes. Après tout ce que vous avez pensé à leur égard, pourquoi devriez-vous vous soucier de leur ressentis envers vous dans l’avenir ?

5. Les prospects veulent savoir s’il y a un cabinet derrière moi

Comme je l’indique dans le point 2 ci-dessus, ce sont les avocats et non les cabinets d’avocats qui développent les relations avec les clients. Continuez à développer de solides relations et vous réussirez à convaincre les prospects que vous êtes capable de faire le travail. Peu, si ce n’est aucun, seront gênés que vous ne faites plus partie d’un cabinet où les avocats font beaucoup d’autres choses dont le client se soucie peu.

6. Les idées lumineuses de mes collègues vont me manquer

Vous connaissez encore certainement beaucoup d’avocats dans d’autres cabinets qui seront plus que content d’échanger avec vous au téléphone ou par email. Inscrivez-vous à des listes de diffusion appropriées. Faites du réseautage tant professionnel que personnel. La plupart des avocats, surtout ceux qui exercent seuls, seront ravis de donner leur avis à propos de vos questions ou idées, dans la mesure où vous serez prêt à leur retourner la faveur.

7. Je n’ai pas le savoir-faire entrepreneurial pour piloter mon propre cabinet

Vous ne l’avez probablement pas. C’est un ensemble de compétences que peu d’avocats possèdent. Voilà pour les mauvaises nouvelles. Les bonnes nouvelles sont que vos concurrents sont autant désemparés, ou l’ont été, sur la gestion de leur pratique que vous pouvez l’être. Et pourtant, ils semblent tous se faire une vie agréable. Vous aussi, si vous y travaillez.

8. Je vais perdre le prestige

Certes, il y a un certain prestige à dire aux autres que vous travaillez dans un grand cabinet d’avocats. Mais, vous venez de me dire toutes les raisons pour lesquelles vous ne vouliez plus y travailler. Le prestige est-t-il vraiment si important pour vous ?

9. Si un gros dossier franchit ma porte, serai-je en mesure de le gérer

En fait, vous le saurez probablement. Si vous avez la chance d’avoir cette grosse affaire, il y a beaucoup d’avocats qui seront plus qu’heureux de coopérer avec vous pour vous aider avec leur expertise.

10. Je déteste le changement et j’ai peur de l’inconnu

Bienvenu au club ! Mais ne serait-il pas agréable de créer de manière proactive un changement dans votre carrière dont vous avez le contrôle ? Vous ne pouvez pas arrêter le changement. Tôt ou tard, il y aura des changements au sein de votre cabinet avec de nombreuses inconnues que vous aurez à affronter ainsi que vos associés. Ne souhaiteriez-vous pas plutôt composer avec le changement lorsque vous en avez les commandes ? Lancez-vous et ne regardez pas en arrière. La vie est trop courte. Bien qu’il n’y ait aucune garantie, il y a de fortes chances que vous ne le regretterez pas.

Alors, commencez dès à présent à définir et à structurer votre projet d’installation seul. N’hésitez-pas à me contacter si vous avez des questions ou difficultés à ce propos.